Peut-être avez-vous déjà vu ses packagings colorés chez le buraliste ou en grande surface ? Peut-être avez-vous vu des collégiens ou lycéens en consommer ? La « Puff » (de l’anglais « bouffée ») est une cigarette électronique jetable créée aux Etats-Unis en 2019. Elle a le même mode de fonctionnement qu’une cigarette électronique mais son réservoir n’est pas rechargeable en E-liquide. Elle est donc jetable. Elle crée un aérosol qui est inhalé par l’utilisateur. Comme pour les cigarettes électroniques rechargeables, le E-liquide des Puffs peut contenir de la nicotine. Ce liquide contient plusieurs substances : propylène glycol, glycérine végétale, eau, alcool, arômes...
La Puff est devenue à la mode chez les adolescents : 10% des Français de 13-16 ans l’ont essayée en juillet 2022. A ce jour, en avril 2023, la Puff peut être vendue en France chez les buralistes, en grandes surfaces, sur internet, dans les magasins de cigarettes électroniques…
Elle séduit particulièrement les jeunes du fait de nombreux parfums fruités et sucrés (« noisette », « fruit rouge », « guimauve » …), de son packaging coloré et de son prix attractif (10 à 12 € pour une Puff). Elle a bénéficié d’une large promotion visant les jeunes via les réseaux sociaux et les influenceurs. Elle peut être utilisée discrètement par les adolescents dans les cours des collèges et lycées.
Quels sont les dangers de la Puff ?
- La Puff risque d’habituer les jeunes au geste de vapotage et d’entraîner facilement une dépendance,d’autant plus chez un public jeune. De nombreux collégiens et lycéens se disent aujourd’hui « accrocs » à la Puff.
- La consommation de nicotine dans la Puff (comme dans les cigarettes) par les jeunes peut avoir des effets néfastes sur un cerveau en plein développement comme des troubles de l’apprentissage, des troubles du sommeil…
- Les consommateurs de Puff avec nicotine risquent aussi de devenir dépendants à la nicotine puis d’entrer dans le tabagisme. La Puff peut devenir alors une porte d’entrée dans le tabagisme chez les jeunes qui ne fument pas, alors que le tabagisme a tendance à baisser chez les collégiens et lycéens en France actuellement.
- Le liquide inhalé par le consommateur de Puff comme pour toute cigarette électronique reste irritant, même s’il ne contient pas de goudron et de produit toxique lié à la combustion du tabac.
- La Puff contient du plastique et une batterie au lithium et constitue donc une source de pollution toxique pour l’environnement,d’autant qu’elle est jetable.
L’Académie Nationale de Médecine a alerté contre les pièges de la Puff dans son communiqué du 28/02/23. Elle a émis plusieurs recommandations : nécessité d’informer le public, en particulier les enseignants des collèges et lycées aux dangers de la Puff, nécessité de renforcer la réglementation concernant la vente de la Puff pour en préserver les jeunes (vente interdite aux mineurs déjà en cours à appliquer (Code de la Santé Publique), fiscalité renforcée, paquet neutre…).
L’ACT (« Alliance contre le Tabac », fédération d’associations luttant contre le tabac en France) souhaiterait faire interdire les Puffs en France.
L’Assemblée Nationale a déposé une proposition de loi fin 2022 visant à interdire les dispositifs de vapotage à usage unique.
Remarques importantes pour finir :
L’Académie Nationale de Médecine recommande de réserver l’usage des cigarettes électroniques jetables ou non jetables uniquement pour les fumeurs de tabac dans le cadre d’un sevrage en tabac.
La vente aux mineurs et la publicité pour les cigarettes électroniques sont interdites pour le Code de la Santé Publique (Articles L.3513-1 et suivants).
Références :
« La « Puff », nouvelle cigarette électronique jetable : un piège pour les enfants et les adolescents », Communiqué de l’Académie Nationale de Médecine, 28/02/23
« Cigarette « puff » : l’Académie de Médecine alerte contre les dangers », LM Agudelo, Revue du Praticien, 10/03/23
Site internet de « Alliance contre le Tabac » (consulté en avril 2023) : https://alliancecontreletabac.org /
Code de la Santé Publique : Articles L.3513-1 et suivants
Je déclare n’avoir aucun conflit d’intérêts dans la rédaction de cet article.